Anne-Marie Proulx (Québec, QC) | Archipel

4 picotsrose-2 copy Archipel, exposition de Anne-Marie Proulx
Du dimanche 12 juin au vendredi 8 juillet 2016, tous les jours de 6 h à 23 h
Espace Colis suspect , aéroport des Îles-de-la-Madeleine

Archipel s’est construit à partir de roches glanées lors d’un séjour de 64 jours aux Îles-de-la-Madeleine. Des roches toutes simples, qui furent ramassées sur une plage ou sur une grève, au fil des marches. Par une filiation naturelle, ce projet est venu se glisser dans la programmation du Chant des pistes. De même, Anne-Marie Proulx profitera de sa présence aux Îles lors de l’événement-résidence pour poursuivre sa collecte. En vue d’un texte à venir, elle ira amasser des impressions du travail des artistes à l’œuvre, matière à écriture, comme autant de roches glissées dans la poche.

Archipel – Des roches aux formes, textures et tailles diverses composent Archipel, une sorte de collection minéralogique présentée sous forme photographique. Donnant l’impression de spécimens géologiques ou d’objets célestes, les images provoquent une perte d’échelle et posent un rapport complexe de proximité et de distance. De l’objet dénué de son contexte, on pourrait se trouver si près qu’on n’en saisit pas la dimension, ou alors si loin qu’on ne s’en construirait une image que par l’imagination.

Je crois à ce que j’appelle la pensée archipélique. Parce qu’elle n’impose pas, elle est peut-être fragile, menacée, fuyante, mais c’est toujours une pensée de l’errance, une pensée du déplacement et non pas une pensée de l’imposition. Elle dit que le lieu n’est pas contradictoire avec l’ailleurs, que notre nature ne s’oppose pas à la relation, comme le poétique ne s’oppose pas au politique.

– Edouard Glissant

Archipel suggère une lecture individuelle de chacun des spécimens, tout en les représentant ensemble et donc irrémédiablement reliés les uns aux autres, tel un ensemble d’îles ou d’idées où on peut se retirer en solitaire comme voyager d’une à l’autre. Métaphore du territoire et de la collectivité, le projet évoque un univers dans lequel les individus sont inséparables du collectif, comme l’ensemble est indissociable de ses composantes.
Donnant l’impression d’apparaitre ou de disparaitre, les spécimens sont en apparence solides, mais la photographie les rend insaisissables, presque vaporeux. Les pierres isolées et magnifiées donnent à voir les détails, les textures, les marques, les transparences ou les cicatrices qui rendent compte d’histoires et de forces naturelles qui restent toutefois imperceptibles à la surface des choses.

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Avec une pratique qui fait se croiser les mots et les images, Anne-Marie Proulx s’intéresse à l’ambiguïté des histoires et à leur potentiel de devenir multiples. Elle explore les imaginaires de l’archive et de la photographie, et concentre ses recherches sur l’appartenance, que ce soit autour d’un territoire ou d’une communauté. Elle est titulaire d’une maîtrise en histoire de l’art de l’Université Concordia, où elle a également complété un baccalauréat en arts visuels commencé au Nova Scotia College of Art and Design, à Halifax. Elle a collaboré avec le Centre des arts actuels Skol, en plus de participer à différents projets d’autoédition. Son travail d’artiste et ses recherches ont été présentés dans plusieurs expositions individuelles et collectives (La Centrale, Capture Photography Festival, Skol, Admare). Ses textes ont été publiés dans différentes publications et revues (Esse, Éditions du Renard, YYZ, Eastern Edge, Skol, Musée du Bas-Saint-Laurent), et elle a présenté des conférences tant au Québec qu’à l’étranger. Anne-Marie Proulx vit et travaille à Québec, où elle est la directrice artistique de VU, centre de diffusion et de production de la photographie.

L’artiste remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son soutien.

annemarieproulx.com