006 | Sara Dignard (Le Bic) + Marie-Line Leblanc (Îles-de-la-Madeleine, QC) | Lignes de désir – Enquête géopoétique de nos voisinages

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« Qu’est-ce qui justifie l’institutionnalisation d’une mémoire ? À quel type de parole accorde-t-on une importance ? Et pourquoi ne pas offrir une pérennité au mobile, au nomade, au fuyant ? Comment retenir ce savoir sauvage, populaire, ce lien intime au territoire, au-delà de l’Histoire, dans le petit, au jour le jour ? Comment suivre et garder trace de nos pèlerinages quotidiens, de nos errances communes ? Comment créer, à même des trajectoires en apparence séparées, des points liants, de jonction ? » Marie-Line Leblanc et Sara Dignard proposent ainsi de repenser le territoire comme un vaste réseau de rencontres.

 

Lignes de désir – Enquête géopoétique de nos voisinages

Avec pour bagages leurs méthodologies respectives (écriture, recherche d’archives et bricolage d’idées et d’images), les artistes migreront vers l’est des Îles. Elles iront à la rencontre des communautés de Pointe-aux-Loups, Grosse-Île et Grande-Entrée, afin d’être initiées aux parcours intimes des citoyens. Elles découvriront des trajets qui sont chers aux « gens de la place » ou qui, simplement, structurent leur quotidien. Les artistes sillonneront ainsi une portion de territoire. Depuis leur bureau improvisé à la Maison des jeunes de Grande-Entrée et avec les matériaux amassés (récits, images, textes), elles tenteront de dégager une cartographie autre. Une cartographie échappant aux repères topographiques habituels pour faire place aux déplacements et affects des gens qui y résident.

Il s’agit d’une première collaboration pour ces artistes qui ont trouvé, au sein du Chant des pistes, des chemins de traverse à emprunter entre leurs pratiques.

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L’artiste-chercheuse Marie-Line Leblanc analyse, traduit et mixe les informations et les connaissances. La condition insulaire, la marche, les bibliothèques, les pratiques cartographiques et documentaires articulent une constellation au sein de sa pratique. Son travail se distingue par le carrefour des modes d’expression hétérogènes qu’elle emploie. Bricolage informationnel, les œuvres de Leblanc citent et combinent le langage savant, les lieux et ouvrages de la tradition madelinienne et les technologies de l’information, afin d’établir de nouveaux dialogues entre les choses que nous tenons pour acquises. L’artiste s’empare de tout ce qui l’intéresse et en conçoit des univers.    http://chercherlenord.jimdo.com/

Pour Sara Dignard, le travail de la mémoire sur la reconstitution du réel en réponse à l’absence apparait comme un point central d’un projet à l’autre. Que ce soit par la parole citoyenne, la correspondance comme mode de résistance ou le slam territorial, toujours, la poésie tient lieu de phare. La rencontre avec les arts visuels et performatifs l’amènera à dépasser ses propres limites, à entrer en contact par de nouvelles avenues avec le territoire et ses mémoires et à poursuivre cette vaste entreprise de tenter de résister à la perte par les mots. Même si elle reste attachée aux ruelles de son enfance dans le quartier Villeray à Montréal, Sara Dignard s’est toujours choisi des exils de plus en plus loin des villes. C’est aux Îles-de-la-Madeleine qu’elle a trouvé un coin de la table pour accueillir un quotidien de retraite et de silence. Lors de son premier hiver insulaire, inspirée par le courage de ce bout de terre à l’abri du monde d’où on voit tout arriver de loin, elle a écrit son premier recueil de poésie, Le cours normal des choses, publié en septembre 2015 aux éditions du passage. 

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  • Maison des jeunes de Grande-Entrée, 614 route 199, Grande-Entrée